Note de l'auteur On peut aimer ou détester ce film mais il est certain de vous émouvoir. Les questions qu’il pose sont litéralement celles de la vie ou de la mort. Et pour cette raison, il faut du temps pour que le film soit apprécié. Mon espoir idéaliste est qu’une fois compris, il y aura plus de compassion dans le monde. J’ai tourné ce film pour des raisons personnelles et politiques. D’un côté, j’ai lutté avec la souffrance dans ma propre famille. De l’autre, j’étais constamment inquiétée par les conditions politiques et économiques des peuples à travers le monde et le fait que mon pays devenait de plus en plus responsable de leur misère. Et tout cela dans le contexte de l’Internet, de l’étendue des mécanismes digitaux personnels et une célébration du multi-tasking. C’est-à-dire une culture caractérisée par des sources infinies de distraction et par des moyens infinis d’éviter de l’attention soutenue à nos concitoyens. Donc quand j’ai lu la phrase de Simone Weil, “L’Attention est la forme la plus rare et la plus pure de la générosité”, elle a eu une résonance profonde. Et lorsque j’ai découvert à quel point cette femme était extraordinaire et si peu connue, j’ai décidé de tourner ce film. Au cours des six ans qui ont suivi, elle est devenue une inspiration et une source de force. Mais au même temps elle ne servait pas d’exemple. Etant donné mon histoire familiale, je ne pouvais pas romancer son besoin de se détruire, du point de vue personnel et politique. Mais elle m’a aidée à lutter avec l’étendue de ma responsabilité aux autres. Et pour cela j’en serai toujours reconnaissante.
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